top of page

Nouvelle pédagogie pour combattre l'exclusion des Jeunes en régions isolées

Updated: Dec 7, 2021

Un premier article expliquant comment l'idée de cette nouvelle pédagogie pour l'insertion professionnelle et sociale des Jeunes est née. De nouvelles méthodes d'inclusion pour faire face à la situation urgente des Jeunes des campagnes indiennes. Un appel de l'UNICEF.



“Tu vois la pédagogie 1 an? Ben, pareil mais en 3-4 mois.”


C’est à peu près ce que m’a dit John* lorsque je suis arrivée à Raipur en avril 2018. Il a aussi ajouté qu’on accueillerait des jeunes “pré-formés” par les programmes gouvernementaux existants et que les Jeunes dormiraient sur place. Ah, et il a certainement dit : “On lance le premier “petit” batch de 40 Jeunes fin mai”. Euh… Mai 2019? Ah ah. C’est à ce moment qu’on comprend comment LP4Y s’est développé aussi rapidement en seulement 10 ans. Non, mai 2018, dans 2 mois. “Le changement c’est… maintenant !”. Après 3 ans et demi à monter de toutes pièces le Green Village Calauan aux Philippines, j’avais un peu de mal à imaginer tout ça. Mais, In John We Trust.


J’avais du mal a me projeter car la pédagogie mise en place sur le tout premier Green Village, le Green Village Calauan, était la première pédagogie développée par Life Project 4 Youth, à savoir la pédagogie dite “LPC” (Life Project Center). Va falloir vous habituer, on adore les acronymes à LP4Y… Life Project 4 Youth. A ce moment-là, en 2014, il s’agissait déjà de lancer un projet complètement hors norme avec ce “tout nouveau projet GV” (sur lequel tout le monde émettait des gros doutes au départ, il faut bien l’avouer : volontaires de l’asso, partenaires d’ici ou là, voisins, etc.)... On n’allait pas non plus chambouler la pédagogie! Il fallait d’abord faire ses preuves. Dahan dahan comme on dit en tagalog. C'était donc la pédagogie en 1 an. Devenue actuellement 9 mois et qui sera, bientôt, de 6 mois. Oui, la capacité de remise en question et d'évolution de cette structure est également un pilier de réussite! Si vous voulez en savoir plus sur cette pédagogie initiale, c’est par ici que ça se passe.


Un parcours pédagogique évidemment ancrée sur la base de la base de LP4Y : l'expérience professionnelle. Oui, si vous ne deviez retenir qu’une chose (mais faites un petit effort parce que y’a pas mal d’infos !) : le tips number 1 c’est de rendre les Jeunes eux-mêmes acteurs de leur propre changement. L’apprentissage par l'expérience. Impliquer les bénéficiaires mêmes comme acteurs du projet pendant la construction (utilisation de la phase de développement du projet comme outil d’apprentissage) puis pendant la vie du projet. Ça c’est la big picture.




Les oubliés des campagnes


Zoomons. Les Green Villages ont spécialement été créés pour atteindre les Jeunes vivant dans les zones rurales, pauvres… perdues. Les provinces “oubliées” par tous, souvent même par le gouvernement lui-même, mais qui pourtant foisonnent de jeunes. Des Jeunes exclus de part leur niveau social mais, également, de part un fossé physique qui les isolent : la distance. Ils sont loin. Généralement avec peu de moyens de transport ou d’infrastructure. Souvent il ne s’agit pas de route mais de chemins de terre. Il ne s’agit pas de 30 minutes mais de 2 à 4 heures de trajet. Il ne s’agit pas d’un bus mais d’un espèce de triathlon-jugaad : rickshaw, bus numéro 1, marche, train, bus numéro 3, marche, maison. Ne parlons pas des “services de base” (éducation, santé, électricité, eau courante,…) quasi inexistants. Et, si on remonte la pyramide des besoins de notre ami Maslow, en termes de “projet de vie”, les seuls emplois qu’ils connaissent vraiment sont ceux du travail de la terre. Certes, de très beaux métiers, mais qui ne leur offrent que peu d’option en termes de rêve, d’avenir, de choix de vie. Non, je n’en rajoute pas des tonnes. Il suffit de discuter avec eux. Ils t’expliquent très vite que la moitié de la journée de leur maman est occupée par “aller chercher de l’eau” en commençant à 5 heures du matin. Toi, à 5 heures (si tu es levé!) c’est pour faire ton footing, prendre un train ou autre pour voyager. Bref, discutez un peu avec Indra, il vous expliquera.


L'idée a donc été de créer une pédagogie spécialement adaptée pour ces Jeunes-là.


Pour tout vous dire, tout est venu d’un appel de l'UNICEF Chhattisgarh en Inde. Ils demandaient aux organismes locaux et internationaux une aide urgente sur la situation de ces Jeunes des campagnes. Le Chhattisgarh est un des Etats les plus pauvres de l’Inde. Les formations “professionnelles” délivrées par le gouvernement via l'énormissime programme national “Skill India” n’avait pas les résultats attendus. Sur le papier, oui. Certainement 80% ou 90% de réussite. Mais, dans les faits, quand tu vas dans ce super centre de formation avec des feuilles de présence pleines à craquer de Jeunes, les salles sonnent… le vide. Le taux d’embauche est excellentissime… mais sur 2 ou 3 semaines d’embauche seulement. Bref. “Au bal masqué oh hé, oh hé!”. Allez, osons le dire franchement : la bonne vieille récurrente corruption Mesdames et Messieurs! Petit billet par-ci, petit billet par-là. Et, une énorme difficulté pour le gouvernement à contrôler. Des milliers (millions en Inde) de Jeunes restaient donc en marge de l'économie pourtant dynamique et croissante malgré un réel besoin de main d’oeuvre. Inadéquation totale. Bref, UNICEF demandait une formation plus impactante en termes de nombre de jeunes (entre 250 et 300 jeunes formés par an) et plus courte dans le temps (3-4 mois). Calcul savant = formation de 3-4 mois avec 75 à 85 jeunes.


John a dit : “OK on tente !”.


Comments


bottom of page