Le concept Green village et ses principes
- Gaelle Muraca
- Aug 28, 2020
- 4 min read
Plusieurs facteurs importants étaient à prendre en compte lors de la conception et du développement pour la future “vie” du projet.
Un de ces facteurs nous a, d’ailleurs, été un peu violemment rappelé par la Planète en personne. En effet, un typhon a rasé le premier prototype de construction en bambou fait en juillet 2014. Construire durable et écologique, c’est parfois devoir utiliser du béton et des barres métalliques afin d’avoir des fondations capables de résister aux cyclones.
Des principes techniques, de construction, qui se combinent à l’aspect social, indissociable, tels que la valorisation des plus exclus, l’implication de la communauté, la mise en valeur des savoirs faire ancestraux...
Dans ce sens, il n’a jamais été, par exemple, question de contracter une grosse entreprise de construction capable de couvrir du gros oeuvre à la pose de câbles électriques. Un juste milieu a dû être trouvé et a fait l’objet d’un fin équilibre pas toujours évident à trouver, tout au long de la construction du projet.
Voici donc une liste des principes d'un projet Green Village développé par Life Project 4 Youth Foundation (LP4Y):
PRINCIPES TECHNIQUES ET ECOLOGIQUES

Construire des bâtiments paracycloniques, durables sur le long terme
Favoriser l’usage et la mise en place de technologies innovantes
Construire des bâtiments sécurisés et protégés contre les potentielles intrusions (vols, etc)
Se baser sur les ressources locales et naturelles ou recyclées / revalorisées
Utiliser ces ressources de manière durable
Exemple : l’utilisation de “rattan”, lien végétal provenant d’une plante locale et servant à attacher les jonctions inter-bambous, a été arrêtée lors de la découverte de son ultra-exploitation à profit de marchés japonais et chinois
Minimiser les consommations de ces ressources (sobriété) autant durant la construction qu'après, en phase d’utilisation
Matériaux mais également eau, éléctricité, …
Se baser et s’inspirer de l'écosystème existant pour développer le projet et avoir le moindre impact
Topographie, climat, végétation existante…
Mettre en place un concept bioclimatique afin de favoriser les ombrages, éclairages et ventilation naturels
Utiliser l’orientation vis-à-vis du soleil, des vents et de la végétation existante pour concevoir et positionner les bâtiments
Ne pas porter préjudice à d’autres activités locales alentours avec notre propre projet
Exemple : nos achats en masse de bambou auraient pu désavantager certains fabricants de meubles en bambou locaux ou autres
Valoriser le plus possible les travaux manuels et réduire l’usage de machine
Eviter l’utilisation de produits chimiques et industriels
Minimiser l’impact du projet en termes de rejet et de pollution : gaz, eaux usées, déchets, gaspillage…
Par exemple via le compost, la production d'électricité solaire, la sensibilisation et communication, la réduction du transport par véhicule, etc.
Restaurer les dommages existants sur le lieu où le projet est installé (plantation d’arbres, ...) et participer au développement de la biodiversité et de l'écosystème locaux
PRINCIPES PEDAGOGIQUES ET SOCIAUX
Adapter la pédagogie LP4Y à des activités de construction et de chantier en extérieur
Construction des bâtiments, extérieurs et intérieurs
Positionner les Jeunes comme acteurs de cette construction via la gestion de petites entreprises “vertes” couvrant la majorité des besoins du projet
Etre capable d'intégrer une majorité de Jeunes Femmes et notamment de Jeunes Mamans dans ce projet, favoriser la diversité de manière générale
Rurale VS urbaine, générationnelle,…
Maintenir un niveau de sécurité et de professionnalisme exigeant
Donner des conditions décentes de travail ou de contrat aux personnes / entreprises employées
Dans un pays et surtout une région où cela est encore inexistant
Impliquer la communauté locale : familles des Jeunes, ouvriers, …
Favoriser les petites structures : artisans, fournisseurs…
Respecter le planning tout en respectant le rythme d’apprentissage et l’appropriation du projet par les Jeunes
Redonner de la valeur aux métiers manuels et un statut aux travailleurs manuels
Professions totalement dévalorisées et denigrées actuellement, considérées comme le travail "des pauvres"
Avoir le support et l'adhésion des acteurs locaux privés et publics pour assurer un projet durable sur long terme
Accueillir et soutenir d’autres initiatives ou projets au sein même du projet afin de les promouvoir et de mutualiser les efforts
Être un lieu “pont” entre les populations exclues pauvres et la société "riche", promouvoir l’interaction pour favoriser l’inclusion
Activités RSE (Responsabilité sociale des Entreprises), évènements, ...
Mettre en place des actions écologiques répondant aux besoins de la communauté locale
Par exemple : plantation d’arbres fruitiers (nourriture) et de bambou (matériau de construction), nettoyage de la rivière pour favoriser la prolifération de vie aquatique (nourriture)...
Favoriser l’esprit de “communauté”, le “ensemble” avec notamment la valorisation de communication non-violente, des forums d'échange, l'écoute...
Respecter et valoriser la culture locale tout en favorisant les échanges interculturels
Maintenir un équilibre et une neutralité au niveau politique et religieux
Faire du “beau” grâce aux talents des plus pauvres qui sera, de plus, au service des plus pauvres afin de créer un lieu qui attire d’autres populations et génère la mixité et la rencontre sociales.
PRINCIPES ECONOMIQUES

Construire un projet à moindre coût afin de promouvoir sa réplicabilité
Etre capable de faire un suivi budgétaire précis et détaillé afin de rendre compte aux partenaires institutionnels finançant le projet
Par exemple, le Ministère des Affaires Etrangères du Luxembourg pour le Green Village Calauan
Être support du développement anti-corruption du pays en étant un projet totalement transparent notamment en termes de gestion, de gouvernance, de comptabilité
Favoriser les fournisseurs et les produits pour comprenant des taxes, demander des factures comprenant les numéros d'enregistrement au Bureau du Commerce, privilégier le paiement digital (chèque, transfert banquaire...) ...
Trouver un juste milieu entre la réalité du terrain et les objectifs théoriques
Par exemple, entre réaliser des travaux manuellement ou via des machines afin de respecter le planning accordé par les financeurs ou partenaires soutenant le projet
Participer à la création d’une dynamique économique locale et durable grâce au projet
Viser une quasi autosuffisance économique sur le long terme
Notamment via une auto-production en termes alimentaire et énergétique (production solaire, agriculture raisonnée ou biologique…)
Être indépendant financièrement de tout organisme politique ou religieux
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